Huangshan, village de Hungcun (13 août)

Le grand bond... en arrière

Réveillés une première fois par la désormais traditionnelle "bamboula de 5 heures du matin", on fait durer la nuit jusqu'à 8 heures, et la grasse mat' jusqu'à... midi!!

Ca fait vraiment du bien de faire un break, surtout après la journée d'hier.

Pour l'après-midi, on décide donc de limiter nos ambitions touristiques (!!), et on se fixe pour objectif la seule visite d'un petit village, Hungcun, apparemment classé au patrimoine mondiale de l'humanité par l'UNESCO.

Le service des bus étant très limité en ce dimanche après-midi (un bus à 9h30, un autre à 15h30), on se rabat sur une petite camionnette de privés faisant office de taxi. Après d'âpres négociations (ils voulaient nous faire croire que la trajet durait 3 heures, alors que le bus annonçait 1h30!), on réussit à obtenir l'aller-retour pour 90 Yuan (9 euros). Finalement, ce Fangio en puissance nous amène à destination en 40 minutes à peine!

Le temps est superbe, et les paysages traversés magnifiques...

A l'arrivée au village, on décide de rester prudent, et de ne payer que la moitié de la course (45 Yuan - 4,5 euros) à notre chauffeur, censé nous attendre pour le retour. Bien nous en a pris, puisque à notre sortie, il était évidemment plus là!

Les premières vues de Hungcun sont idylliques. On comprend tout de suite pourquoi l'UNESCO est passée par là...

Le village semble entouré d'eau...

Mais la vraie surprise vient après, quand on veut pénétrer à l'intérieur de ce décor. Evidemment, l'entrée est payante (80 Yuan - 8 euros). Mais surtout, les étrangers ne peuvent pas entrer... à moins de payer 50 Yuan (5 euros) supplémentaire pour un... passeport!! Absolument hallucinant.

En résumé:

Acte 1: Au moment de payer nos entrées, on nous donne un papier à lire (photo 1) sur lequel il est écrit qu'en vertu de je-ne-sais-trop-quelle-loi, on est obligé de payer un passeport supplémentaire pour pouvoir entrer dans le village.

Acte 2: Forcément, on a un peu de mal à accepter cette taxe supplémentaire, et on commence à protester un peu. Un flic vient nous voir, et nous explique par ax+b que la loi, c'est la loi, et qu'il faut absolument la respecter.

Acte 3: Une demi-heure de palabres plus tard, on s'entend dire que "étant donné notre situation", ils nous accordent gracieusement un rabais: un passeport pour deux nous est exigé!! Comme quoi, la loi, c'est la loi... On se souviendra de cette plongée dans la bonne vieille Chine communiste, comme on l'aime!

Et maintenant, nous sommes les heureux porteurs d'un "Aliens' Travel Permit" (photos 2 et 3) Franchement, ça s'invente pas...!!!

Heureusement, on ne regrette pas toutes ces péripéties. Alors certes, tout le village n'est pas ce décor de carte postale qu'on peut imaginer en arrivant, mais c'est justement ce qui le rend unique. Hungcun est vraiment un petit joyau. Joyau dans le sens où ici, la vague du tourisme de masse n'est visiblement pas encore passée, et que nous trouvons - enfin! - un peu d'authenticité dans ce pays...

Petite ballade?

La promenade dans ce village est vraiment apaisante. C'est la première - et seule - fois où nous goûterons à ce plaisir d'évoluer dans un lieu à taille humaine, et non formaté par - et pour - le tourisme.

Par contre, la chaleur est accablante. En témoignent les photos (ci-dessus) de la vache complètement immergée!

C'est donc sur un petit nuage que nous quittons les lieux.

Mais la réalité nous rattrape bien vite: il est 17h, et le dernier bus en direction de Tongkou est parti. Restent donc une dizaine de taxis, qui, en position de force évidente, nous proposent des tarifs hallucinants (aucun n'accepte à moins de 80 Yuan - 8 euros - le trajet - on a payé 45 à l'aller!).

On décide donc de partir à pied, en se disant qu'on tombera bien sur quelqu'un qui sera tenté de se faire deux-trois sous pour nous ramener.

Le pari est risqué: le coin est vraiment paumé, pas une voiture ne passe sur la route, la nuit approche dangereusement, tout comme l'orage (!!) qui gronde... Pas vraiment confortable comme situation!

Peu importe, on s'engage sur la route, et on marche pendant une bonne demi-heure, à travers les rizières. Et c'est un excellent souvenir!

Heureusement, comme escompté, un petit "tac-tac" apparaît rapidement. On négocie le trajet pour 45 Yuan (4,5 euros), et on grimpe dedans juste avant la pluie!

Il nous laisse à une station service, où il s'arrange avec une petite voiturette, censée nous déposer à Tongkou.

Mais, comme d'habitude, les choses ne se passent pas comme prévu, et la voiturette nous laisse à une bonne heure de marche à pied de Tongkou! En pleine nuit...

Vers 21h, on arrive donc exténués à notre hôtel. Le temps de prendre une douche rapide, et on retourne manger dans notre resto préféré, chez M. Cheng. Toujours aussi bon. On y rencontre d'ailleurs une couple de Français très sympas, Ségolène et Benoît.

Après le repas, M. Cheng - un as des affaires celui-là! - nous emmène chez son oncle, un peintre. C'est super intéressant parce que l'oncle en question vit au deuxième étage d'un immeuble assez vétuste, en plein milieu de Tongkou (au passage, on est encore impressionné par le nombre de prostituées qu'il y a, ici aussi...). Détail attendrissant: dans l'appartement, l'air est irrespirable, mais à notre arrivée, le vieux monsieur met du désodorisant!

Et finalement, on lui achète deux peintures superbes, relativement peu chères par rapport à ce qu'on trouve dans les magasins pour touristes.

On rentre à l'hôtel vers 23h, absolument épuisés...