... et quelques jours à Shanghai en novembre de la même année. Pour tous les lecteurs pressés qui liraient ce blog dans le seul but de préparer leur propre voyage en Chine, sachez que, au cours de mon récit, toute information d'ordre pratique est en gras. Pour tous les autres... bonne lecture!

Pingyao (5 et 6 août)

La Chine telle que vous l'avez rêvée...

Pour moi, la nuit sera paisible... pour Emma, c'est une autre histoire! L'intoxication alimentaire s'est déclenchée pendant la nuit, et mademoiselle enchaine vomissements sur vomissements...

Résultat, au petit matin, c'est pas la top forme, surtout quand il s'agit d'aller prendre un train à 7h.

On se dépêche d'aller récupérer la caution, et on court à la gare pour attraper notre train, de justesse.





Là, deux contrôleurs absolument adorables, qui nous voient chercher une place, nous font signe de venir nous assoir en face d'eux, dans une partie du wagon interdite au public.

C'est un peu là tout le paradoxe de l'occidental en Chine: soit on est rejeté, soit on est privilégié... on ne laisse personne indifférent.




Quand ils comprennent qu'Emma est malade, ils vont lui ouvrir la porte des toilettes qui leur sont normalement réservés, et ils lui amènent un thermos d'eau chaude. Adorables...

Ils nous ont parlé pendant tout le trajet (2h!). Avaient-ils seulement conscience qu'on ne les comprenait pas??!!

L'un d'eux (celui de droite), nous a même - apparemment en tout cas! - donné des conseils touristiques sur notre ville de destination: Pingyao.


La preuve? Ce magnifique plan de la ville (photo ci-contre, cliquer dessus pour l'agrandir), fait main, et sous nos yeux!



Le voyage a été assez éprouvant pour Emma qui ne se remet toujours pas de son plat de pâtes périmées de la veille. A l'arrivée à Pingyao, on décide donc de se poser un peu à la sortie de la gare, pour lui permettre de souffler un peu.

C'est là qu'en profite une petite jeune fille (BeiBei) pour nous aborder, et nous expliquer que son père tient une guesthouse dans la ville. Elle nous propose de nous y faire emmener par son frère, en voiture, pour la modique somme de 5 Yuan (50 centimes!).

Vu notre situation, et l'état d'Emma, on ne se fait pas prier!

Le garçon en question nous dépose effectivement à quelques encablures de la guesthouse, la circulation étant interdite à l'intérieur de la veille ville.


L'entrée dans cette vieille ville, classée à l'UNESCO depuis 1996, est incroyable. L'impressionnante muraille qui la ceinture est quasiment intacte, et tout semble avoir été préservé depuis le 17ème siècle (apogée de la ville).



Nous arrivons donc dans notre guesthouse où nous accueille son propriétaire (photo de droite).

Très sympa (et parlant anglais, ce qui aide!), il donne à Emma un petit mot (ci-dessous) qu'elle pourrait présenter dans une pharmacie si sa santé ne s'améliorait pas.

Normalement, il est écrit: "J'ai mal au ventre. Cela me fait vomir. Donnez-moi un bon médicament s'il vous plait".



On est vraiment bien tombé... D'autant plus qu'on réussit à négocier (en fait on l'impose !) notre plus bas prix pour une chambre : 80 Yuan! (8 €). En plus, comme il fait apparemment payer plus cher aux autres touristes de sa guesthouse, il nous fait dormir à quelques mètres, dans un autre hôtel tenu soi-disant par son beau frère (et normalement réservé aux chinois).

Donc on y gagne sur tous les plans: on paie moins cher, et on est pas avec les autres touristes occidentaux! (et il y en a beaucoup à Pingyao).

Et, summum, l'endroit est à craquer:


4 ou 5 chambres donnent sur une petite cour.

Pour la suite de ce séjour à Pingyao, je vais sortir de la narration strictement chronologique, pour vous montrer un "best of" des photos glanées au cours de nos déambulations dans cette ville envoûtante.

Passages discrets...

Paradis des photographes, Pingyao regorge de petits passages, de petites ruelles, et d'entrées de maison tous plus charmants les uns que les autres.


Ruelles désertes...

Pingyao est une ville très touristique en Chine. Et comme dans bien des villes touristiques à travers le monde (mais peut-être est-ce encore plus vrai en Chine...), les gens se massent sur les axes principaux, visitent deux ou trois lieux particulièrement reconnaissables sur les photos... et s'en vont, satisfaits d'avoir "fait" la ville.

Moi, ce que j'aime avant tout, c'est aller quelques mètres plus loin, prendre les rues parallèles aux "grands axes" (un bien grand mot pour Pingyao!), et découvrir l'envers du décor... C'est souvent vide, et des merveilles s'y cachent... Florilège.





Ces ruelles pavées, parfois simplement de terre, ces façades ocres... ça ne vous rappelle pas quelque chose?

Le parallèle peut paraître osé, mais j'ai été frappé par la ressemblance entre Pingyao et... Pompéi!! L'association des images est parfois troublante...

Pingyao à gauche, Pompéi à droite


Les photos de Pompéi sont extraites du blog Naples et ses environs

Murailles majestueuses...

Les murailles de Pingyao sont une des raisons de la célébrité de la ville. Ce seraient parmi les dernières de Chine à être "intactes", à savoir qu'elle entourent encore l'intégralité de la ville. Et c'est vrai qu'elles sont magnifiques...






Ci-dessous, une plaque assez étonnante placée sur un des créneaux de la muraille et qui en dit long sur la culture chinoise:

"Le caractère [chinois] est symbole de civilisation: s'il vous plait utilisez-le correctement"

Une ville certes touristique...

Et oui, difficile de passer à côté. Si Pingyao est aujourd'hui encore debout (en dehors du fait qu'elle ait été épargnée par la révolution culturelle), c'est parce qu'elle rapporte de l'argent!

Les touristes chinois sont ici présents en masse, et font tourner une économie qui se doit d'être florissante.

Les touristes occidentaux commencent à être assez nombreux aussi. Tous ceux qui ont le Lonely en fait!











Mais, au juste, à quoi reconnaît-on une ville touristique "à la chinoise"?



Principalement à l'incontournable "rue principale" (photo ci-dessus), décorée dans la plus pure tradition "Chine Toc" (donc parfaite pour la photo souvenir), avec des dizaines d'échoppes "traditionnelles" proposant toutes... les mêmes produits.

En plus, tous sont estampillés "Made in China"! Et faut bien reconnaître qu'à nos oreilles, ça rime pas forcément avec artisanat local...

Une ville touristique "à la chinoise" fonctionne un peu comme un parc d'attraction: une fois dans le site (souvent payant à l'entrée, on découvrira plus tard que c'est récurrent dans les petits villages), on a accès à tout un tas de petites visites pseudo historiques.

Dans le cas de Pingyao, l'accès à la ville n'est pas payant. Mais une fois à l'intérieur, pour visiter le moindre lieu, il faut acheter une carte "multivisites", qui coûtait 120 Yuan (12 €) au moment de notre passage. Ca commence à peser dans les comptes!

Les visites en question?

Comme souvent, il s'agit des traditionnelles "cours carrées" chinoises (voir photos ci-dessous), ces petites cours sur lesquelles donnent quelques pièces. Très jolies certes... mais soi disant toutes "historiques" et différentes les unes des autres, mais en réalité toutes reconstruites... à l'identique!!

Bon, j'avoue, je force un peu le trait. Ces "patios" étaient mignons.





Et puis, évidemment, qui dit touristes, dit forcément restaurants.

On n'aura pas beaucoup de mal à s'en faire recommander un par une petite famille... française (!!) rencontrée dans la rue.

Ces gens étaient de très bons conseils car le petit resto en question était délicieux, le service adorable, et les prix défiant toute concurrence... On a beaucoup aimé, et on y est allé pour tous nos repas!

J'ai malheureusement pas pensé à récupérer le nom précis de l'endroit. Je peux juste préciser qu'il se situe dans la "rue principale à touristes" de Pingyao (faut dire qu'y'a pas grand chose d'autre ailleurs dans la ville!).

Au passage, c'est à Pingyao qu'on a retrouvé les deux jeunes français très sympas rencontrés à Datong! Rien d'étonnant en fait puisqu'on faisait le circuit dans le même sens, avec presque les mêmes étapes (au départ en tout cas). On a aussi rencontré une allemande bien sympa, qui voyageait seule.



Et le soir qu'on a passé à Pingyao, on s'est tous retrouvés (sauf Emma, encore malade, qui est partie se coucher assez vite) dans ce petit resto. Soirée très sympa.

Je n'oublierai pas les deux serveuses, très gentilles, qui faisaient tout leur possible pour nous apprendre quelques mots de chinois, et pour apprendre à leur tour quelques mots d'anglais. Ca riait de bon coeur dans tout le restaurant...

A la fin, ça s'est même terminé en musique, puisque (symbole fort!), les deux jeunes filles ont enlevé le disque de musique tradi qui passait en fond, et elles ont mis un disque de "dance occidentale"!











... mais une ville qui vit




On a même pu assister à une cérémonie (a priori) traditionnelle: de la musique, des personnes qui défilent avec tout un tas d'objets incongrus à la main (nourriture, grandes roues fleuries...). On comprendra plus tard, parce qu'on nous l'a dit, et en revoyant les photos, qu'il s'agissait d'un enterrement...





Un dernier petit coup d'oeil sur la ville, du haut du temple de Confucius...


... et on quitte Pingyao, sous les yeux des petits vieux s'entraînant à leur gymnastique du soir!



Il est temps de reprendre la route!



Un petit "tac-tac" âprement négocié (!!) nous emmène jusqu'à la gare, où nous prenons le train de nuit pour Xian...

Dans le train, on rencontre 2 français et 2 suisses très sympathiques, tous 4 placés juste à côté de nous dans le train.

On papote donc toute la soirée. Nos péripéties sont toutes plus farfelues les unes que les autres dans ce pays si étrange...




Il faut savoir qu'il est quasiment impossible d'acheter soi même un billet Pingyao - Xian en gare de Pingyao (ils refusent de les vendre). Nous sommes donc passés par le type de notre guesthouse qui a pu nous procurer (moyennant une commission de 80 Yuan!) des billets Taiyuan - Xian, le train s'arrêtant à Pingyao. Tous les occidentaux que nous avons rencontrés avaient fait comme ça.

Cette fois, pas de mauvaise surprise (cf. sièges durs de notre premier voyage en train de nuit), on a bien demandé des couchettes dures! C'est un bon dans l'échelle sociale assez incroyable...!!

Par ailleurs, les couchettes dures n'ont de dures que le nom, car, si ce n'est qu'il n'y a pas de cloison entre les compartiments et le couloir, elles sont en réalité plus confortables que nos trains couchettes français! La nuit est donc excellente.

Pour moi, Pingyao est la plus belle étape de tout le séjour.

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