... et quelques jours à Shanghai en novembre de la même année. Pour tous les lecteurs pressés qui liraient ce blog dans le seul but de préparer leur propre voyage en Chine, sachez que, au cours de mon récit, toute information d'ordre pratique est en gras. Pour tous les autres... bonne lecture!

Suzhou (18 août)

Jeux de lois

La journée ne commence pas très fort aujourd'hui, puisque à peine sorti de l'hôtel, je me fais voler mon appareil photo.

Immuable technique du pickpocket: nous attendions le bus, il y avait beaucoup de monde, et, comme d'habitude, il y a eu bousculade au moment de monter dans le bus. C'est à ce moment-là qu'un petit malin en a profité pour ouvrir mon sac à dos, et se servir.

Heureusement, l'essentiel est encore là: papiers, argent, et petit lecteur MP3 sur lequel je stocke toutes mes photos depuis le début du voyage. Ouf!

L'appareil en tant que tel ne valait plus rien. A moitié cassé, c'était de toute façon son dernier voyage. Mais bon... c'est jamais marrant.

Ce qui est dingue, c'est que juste avant que ça se produise, on avait repéré qu'il y avait, pour la première fois, des Chinois originaires d'autres tribus que les Hans. On ne s'est pas méfié...

On décide donc d'aller à la police locale, "histoire de". L'avantage d'une dictature, c'est la réactivité de sa police. Les fonctionnaires que l'on rencontre semblent prêts à tout pour nous aider! Au départ on fait la déposition en anglais, mais rapidement, ils téléphonent à un de leurs collègues parlant vaguement français, et à qui je raconte tout l'histoire.

Détail important pour la suite de la journée: ils nous demandent dans quel hôtel on loge. A ce moment-là, on est à dix mille lieux de se souvenir qu'on est dans un hôtel non habilité à recevoir des étrangers, on donne donc l'adresse sans se méfier... (suite de l'épisode ce soir!).

Toutes les photos qui suivent ont donc été réalisées avec l'appareil d'Emma!

La suite de la journée, on la passe à flâner dans Suzhou, ville décidément très agréable.

Pour commencer, on se perd dans les 5 hectares du jardin de la Politique des Simples, considéré comme le plus beau après celui du Maître des Filets. Personnellement, j'inverserai la hiérarchie!






Ensuite, on retourne dans le "vieux Suzhou": canaux et Hutong se succèdent, c'est superbe.



J'en viens à me dire que, de toute les villes qu'on a traversées en Chine (en incluant Shanghai et Pékin), si je devais en choisir une pour y vivre, ce serait Suzhou. Cette ville, aux portes de Shanghai, est développée, mais a su conserver (du moins pour l'instant) ses vieux quartiers, qui sont d'ailleurs tout sauf insalubres. J'aime!

Le soir, honte suprême, on mange à... Mc Do! On n'en peut vraiment plus de la nourriture chinoise!

Mais alors qu'on rentre tranquillement à notre hôtel, et qu'on s'apprête à goûter un repos bien mérité, on est accueilli par tout le staff de l'hôtel, qui, catastrophé, nous fait comprendre qu'il faut partir en urgence, car la police a été prévenue de notre présence.

Ils pensent que ce sont d'autres hôteliers du coin qui, jaloux de nous voir loger ici, les ont dénoncé. On réalisera plus tard que c'est évidemment lié au vol de l'appareil photo de la matinée, quand on a donné l'adresse de notre hôtel à la police... ils ont vérifié.

On voit la peur dans leurs yeux, et on ne pose pas de questions: on monte en quatrième vitesse faire nos sacs. On essaie juste de leur demander de nous indiquer un autre hôtel où aller pour le même prix, dans le même quartier. Il est quand même 21h30, et on est censés prendre un bus pour Shanghai le lendemain matin, à partir de la gare routière toute proche.

Après quelques tergiversations, la fille de la gérante de l'hôtel (complètement anglophone), nous propose de nous loger chez... son père, qui habite à quelques pâtés d'immeubles de là.

Visiblement embêtée par la situation dans laquelle nous sommes, elle insiste pour nous payer le taxi. Nous, pour la nuit, on paie ce qui avait été convenu à l'hôtel: 100 Yuan (10 euros).

Chez le grand-père, on comprend ce que vivre en dictature signifie: apparemment, en Chine, il est interdit d'héberger des étrangers chez soi sans en référer à la police locale. On nous demande donc d'être hyper silencieux, et de tout faire pour ne pas être repérés par les voisins, qui pourraient potentiellement dénoncer le petit vieux... La délation quoi. Obligés de courir entre le taxi et l'immeuble, on nous interdit d'ouvrir les rideaux des fenêtres, pour ne pas être repérés... Impossible de ne pas penser à l'occupation. C'est triste...

L'appartement dans lequel on se trouve est très coquet, cette famille est visiblement aisée.

Symbole fort: à notre arrivée, le grand-père nous offre un... "Ice Tea" local, en bouteille!! (la tradition chinoise veut que l'on offre du thé). Les temps changent...



Belle ironie du sort: le lendemain matin, alors qu'on attend notre bus pour Shanghai, on trouve dans le China Daily un article particulièrement adapté à nos aventures...







"La Police a un accès facilité aux données concernant les résidents des hôtels"

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