Shaolin, Zhengzhou (10 août)

Touristiquement vôtre

Un conseil: en Chine, ne dîtes jamais à l'avance où vous comptez vous rendre le lendemain...

Nous avons commis cette gravissime erreur de répondre à la petite centaine de rabatteurs qui nous harcelaient devant la gare pour aller à Shaolin, que nous avions prévu d'y aller "demain". Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

Un rabatteur, sans doute plus malin que les autres, a retenu l'info, s'est débrouillé pour nous suivre jusqu'à notre hôtel, et est venu gentiment frapper à notre chambre à 7h30 en criant: "Shaolin! Shaolin!".

Rajoutez à ça le trait culturel chinois, qui consiste à attendre 3 refus avant de considérer que c'en est vraiment un... Au bout de 10 minutes, il a fallu se lever pour aller gentiment dire au monsieur d'arrêter de tambouriner à la porte!

Car oui, nous avons bien prévu d'aller à Shaolin aujourd'hui. Mondialement connue pour ses moines tout habillés d'orange, et mère patrie du Kung Fu, Shaolin est une étape un peu "touristos"...

Ce matin, à la gare des bus, c'est l'effervescence. On n'a pas bien compris ce qu'ils fêtaient, mais alors tous les bus étaient pomponnés (photo de droite), les enceintes diffusaient une musique bien forte, et l'estrade était prête...

Nous partons avant de pouvoir assister à ce grand évènement culturel chinois...

Le trajet jusqu'à Dengfeng (ville d'accès pour Shaolin) dure près d'1h30, et nous coûte 20 Yuan (2 euros) par personne. Arrivés à la gare routière, on prend une petite navette pour Shaolin (2 Yuan - 20 centimes - pour 15 minutes de trajet).

La grosse surprise? Un billet d'entrée à... 100 Yuan (10 euros). Déjà cher pour nous, c'est littéralement hors de prix pour les gens du coin...

100 Yuan auxquels nous rajoutons 10 Yuan (1 euro) de "vestiaire": on dépose nos deux sacs dans une boutique, pour pas avoir à se les traîner toute la journée...

Pas de doute, nous sommes sur un site touristique. L'arrivée est particulièrement frappante:

Que du faux, bien sûr, ce qui n'empêche pas les Chinois eux-mêmes de se faire prendre en photo dans ces installations touristiques...

Sentiment de "toc" heureusement vite balayé nos premiers pas dans le "vrai site". La pratique des arts martiaux n'est pas une blague ici...

Tous ces petits jeunes sont en formation. On a malheureusement raté la démonstration de moines aguerris proposée aux touristes. On pensait qu'il fallait payer en plus, alors que c'était déjà compris dans notre billet!!

Mais Shaolin, c'est aussi (et surtout, à la base!) un monastère.

Bon, en étant tout à fait honnête, pas un monastère exceptionnel à nos yeux d'occidentaux, car entièrement reconstruit dans les années 80-90...

Par contre, on trouve très impressionnante la forêt de pagodes, située un peu à l'écart des bâtiments.

L'endroit est charmant, mais les gardiens se débrouillent pour mettre de la musique à plein pot dans un petit transistor au son fort peu agréable...

On se rend progressivement compte que la société chinoise est une société de bruits: dans les bus, il y a systématiquement une vidéo, que personne ne regarde, et dont le volume est poussé au maximum, dans les parcs il y a régulièrement de la musique diffusée dans des enceintes, et beaucoup de restaurants et/ou de magasins ont leur propre sono sur le trottoir et diffusent d'assourdissantes annonces enrobées de musiques retentissantes... c'est fatigant à la longue!

Mais déjà il est temps de partir, notre emploi du temps est serré!

On quitte les lieux, et embarquons dans un bus en direction de Zhengzhou. Dans ce bus, il y a aussi un jeune australien, qui voyage en solo pendant son année de "césure" avant d'entrée à l'université, une tradition dans les pays anglo-saxons. On commence à discuter, et arrivés à Zhengzhou (qu'il connait vaguement, apparemment), il nous emmène dans un resto bien occidental!

Car à Zhengzhou, c'est changement de décor total! (photo de gauche)











Building, routes superposées, immenses panneaux publicitaires... c'est donc ça aussi, la Chine...

Le restaurant où l'on mange se veut "occidentalo-futuro-americano-fashion", et c'est vrai que le décor est très sympa (photo de gauche).

Par contre, question nourriture, on en vient presque à regretter les soupes de nouilles qu'on mange depuis 10 jours!

Vient ensuite l'épisode moins sympathique du trajet en train de nuit sur sièges durs, tant redouté (cf expérience du trajet Pékin-Datong).

Mais le voyage se passe relativement mieux que la première fois, sans doute parce qu'en face de nous se trouvent des personnes calmes, propres (et oui, c'est triste à dire, mais c'est la réalité), et qui n'ont visiblement pas choisi de voyager dans cette classe...

Résultat on dort... un peu.