... et quelques jours à Shanghai en novembre de la même année. Pour tous les lecteurs pressés qui liraient ce blog dans le seul but de préparer leur propre voyage en Chine, sachez que, au cours de mon récit, toute information d'ordre pratique est en gras. Pour tous les autres... bonne lecture!

Huangshan, la montagne (12 août)

La longue marche

Aujourd'hui, nous partons à l'assaut des Montagnes Jaunes (ou Huangshan)!

On est réveillés à 6h par les touristes chinois de l'hôtel, déjà en train de hurler d'une chambre à l'autre... On avait de toute façon prévu de décoller tôt, pour bien profiter de la journée.

La première étape, c'est le bus (photo de gauche), qui nous amène jusque à l'entrée du site (pour 20 Yuan - 2 euros). Et oui, bien qu'il s'agisse de montagnes, ils ont transformé ça en site touristique, au billet d'entrée exorbitant: 200 Yuan (20 euros)! Une folie...



Il est 7h15, on arrive au pied de la montagne. Deux options s'offrent à nous: le téléphérique (pour la première partie de la montée), ou les escaliers.



Et bien en grands sportifs que nous sommes, nous choisissons les escaliers! Au passage, notez que le Lonely dit juste: il faut bien monter par l'accès "Est" (celui que nous prenons), moins raide et bien plus ombragé que l'"Ouest" (que nous prendrons au retour): très raide, complètement exposé, et au panorama magnifique auquel il serait dommage de tourner le dos!

Pour ceux qui l'ignorent, les marches d'escaliers sont un peu la "marque de fabrique" des Huangshan, puisqu'elles jalonnent tout le parcours dans les montagnes. Le moindre chemin est pavé. Autrement dire que c'est particulièrement difficile pour nos pauvres genoux!



Mais on n'est pas les plus à plaindre...

Des personnes travaillent dans ces montagnes, et montent quotidiennement ces marches très abruptes, lourdement chargés. Ce sont des porteurs qui vont alimenter les hôtels d'altitude.

Fonction d'autant plus inhumaine qu'un téléphérique fait exactement le même trajet au-dessus de leurs têtes. A 200 Yuan l'entrée, ils ne pourraient pas financer ces livraisons...???


Et le pire, c'est sans doute les touristes chinois qui, complètement indifférents au sort de ces pauvres gens, les ignorent superbement, et même, les bousculent. Et quand l'un d'eux ose se rebeller (réaction forte dans la culture chinoise), la réponse est un subtil mélange de ricanement et de dédain... Honteux.

D'autant plus que cette montée n'est pas une promenade de santé. A nous, qui ne sommes pas chargés, il nous faut près de 2 heures pour atteindre le premier palier, c'est-à-dire l'arrivée du téléphérique.

Mais c'est peu de dire que nous sommes récompensés par ces efforts. Les paysages sont absolument somptueux...




Côté météo, c'est vraiment très agréable. Grand soleil, chaleur tempérée par une petite brise douce... On a même la chance d'avoir du ciel bleu, pour la première fois depuis notre arrivée en Chine! On est enfin dégagé de cette chappe de pollution qui rendrait l'air irrespirable jusque-là. Littéralement, on prend l'air! Et ça fait beaucoup de bien...




Le principe des Huangshan, c'est tout un tas de petits sommets (photo ci-dessous à droite) sur lesquels le promeneur est censé monter en gravissant ces incontournables marches d'escalier (photo ci-dessous à gauche).



C'est donc très fatigant, mais chaque sommet est une victoire!



Arrivés au point culminant de notre marche (activité qui n'a jamais aussi bien porté son nom ici!), on s'arrête pour pique-niquer. Activité apparemment surprenante en Chine: plusieurs promeneurs avaient l'air étonnés de nous voir manger au sommet de cette montagne... L'un d'entre eux nous a même demandé, étonné: "You're having lunch here?!!".

Pourquoi ne pas profiter de ces splendides panoramas?



En plus, à cette hauteur, il n'y a pas grand monde, ce qui n'est pas vraiment le cas plus bas, où la foule de touristes (chinois principalement, peu d'occidentaux) est impressionnante.



Et encore, sur ces photos vous échappez aux hurlements des guides (et oui, même ici!) qui dirigent leur troupeau avec les incontournables mégaphones tonitruants dont les Chinois raffolent.

Que ce soit au niveau du bruit, des déchets, ou plus largement du comportement, le respect de la nature est une notion très limitée ici. Faut-il rapprocher cela du manque de respect qu'ils ont également (et surtout) les uns envers les autres? Seraient-ils individualistes à ce point? Eternelle interrogation de l'étranger en Chine...

La redescente (par le versant Ouest) se fait donc dans cette foule assez folle, qui n'hésite pas à nous pousser pour gagner quelques mètres, alors que les passages sont pour le moins escarpés et vertigineux...



Sur le trajet, on croise des espèces d'abrutis qui se font porter sur des chaises par de pauvres types complètement épuisés par cet effort surhumain...

Désolé pour cet accès de misérabilisme, mais parfois, c'est trop.


T'es vraiment le champion avec ta médaille toi...






La dernière heure de marche est un vrai calvaire pour les genoux (la douleur à chaque pliure est intense), mais un véritable bonheur pour les yeux, car, dépassé le palier du téléphérique, il n'y a quasiment plus personne.


On arrive finalement au pied de la montagne vers 18h, épuisés, mais heureux.

Le bus nous ramène à Tangkou, où on retrouve le petit restaurant de M. Cheng. C'est toujours aussi délicieux...

Et on retrouve avec bonheur notre hôtel, le plus dur de la journée étant peut-être de monter les 4 étages jusqu'à notre chambre!

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